Connaissez-vous l’art japonais du Kintsugi ?
Il s’agit d’une pratique née plus largement en Asie mais particulièrement reconnue au Japon. Cela consiste à réparer les objets en porcelaine ou en céramique à l’aide d’une résine recouverte de poudre d’or.
Les fissures tracent ainsi des lignes dorées discontinues sur l’objet ainsi réparé. Au-delà de rendre à nouveau l’objet fonctionnel, cela lui confère des caractéristiques nouvelles :
– Une singularité et une apparence unique
– Une nouvelle résistance, parfois supérieure à sa solidité originelle
– Une élégance particulière liée à la présence des filets d’or
Cette méthode prend en compte le passé de l’objet, son histoire, son vécu et l’accident qui l’a conduit à se briser mais qui au lieu de signifier sa fin, symbolise au contraire sa capacité à renaître.
L’autre aspect de cette approche est de ne pas tenter de cacher les fêlures mais au contraire de les mettre en valeur et d’accepter qu’elles fassent partie de l’histoire de l’objet.
Voyez-vous où je veux en venir ?
Le travail thérapeutique sur la « réparation » de nos accidents de vie, de nos traumatismes, de ce qui, à un moment de notre vie, nous a laissé « brisé », doit nous permettre non pas de cacher nos fêlures mais de les assumer.
Partie intégrante de notre histoire, les évènements qui ont créés des cicatrices psychologiques en nous, sont les signes de notre capacité de résilience. Une fois « réparés » et acceptés pour ce qu’ils sont, nous devons pouvoir les assumer comme la preuve de nos capacités de réparation, d’une force nouvelle… de notre singularité en somme.
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