Quand le verdict d’un handicap frappe une personne, la sidération et le désespoir l’emporte le plus souvent, au moins pour un temps, puis un processus de deuil de « l’ancienne vie » commence et prend plus ou moins de temps. L’encadrement médical, la focalisation sur la rééducation et l’accompagnement psychologique jouent alors un rôle décisif.
Dans le même temps, la réalité frappe de plein fouet, l’entourage, la famille, les conjoints, les enfants, les amis, les proches. En marge du parcours de soin qui mobilise toute l’attention et l’énergie de la personne en situation de handicap, les aidants entament parfois un chemin de résilience bien plus solitaire. Culpabilité, déni, sacrifice, envie de fuite, difficulté à trouver sa place, peurs, regrets… les sentiments qui en découlent sont souvent confus et le chemin de deuil, nécessaire lui aussi, prend une autre forme.
La perte d’autonomie d’un être aimé, particulièrement avec lequel on vit, pousse à « choisir » le rôle que l’on va jouer dans sa vie, dans son quotidien, parfois devenu très lourd et contraint, en ayant le sentiment souvent de « ne pas avoir le choix ».
Définition du verbe « Aider » : Apporter son concours à quelqu’un, joindre ses efforts aux siens dans ce qu’il fait ; lui être utile, faciliter son action ». Cette définition prend une dimension singulière lorsque l’aide est nécessaire pour bon nombre de gestes de la vie quotidienne.
Ainsi, dans mes accompagnements thérapeutiques, je propose aux aidants de questionner la place qu’ils souhaitent prendre de manière à ce qu’elle soit la plus « juste » possible, pour eux, et pour l’autre. L’écoute, la compréhension, l’accueil non jugeant et la liberté de parole sont au cœur de ces accompagnements avec l’objectif de conduire la personne aidante à se libérer le plus possible de la culpabilité et à cultiver l’optimisme afin d’accéder à une « relation d’aide » dans laquelle l’aide à la place qui lui revient et la relation reste l’acteur majeur !
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